
LE VISAGE
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Un lieu dans le corps qui a la particularité de me projeter à ma propre personne et est un lieu qui aide l’autre à me reconnaître. Dans le premier cas, quand je m’observe dans le miroir, c'est mon visage qui me servira pour voir mon moi. Il peut me permettre de savoir si j’ai bonne mine et surtout de voir ce que l’autre verra en me voyant. L’introspection instantanée quotidienne ne dure que très peu de temps dans l’action mais elle nous donne une image imaginaire de soi qui permet de nous voir dans/par les autres.
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Le masque permet de transformer, de cacher le visage que je porte. Cette métamorphose donne la possibilité de m’imaginer, de me voir différemment et même de me rappeler à une autre personne.
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Aussi ma veste sur scène peut accueillir des visages pour recréer cette puissance. C’est un exemple de ce qu’en psychologie est nommée “paréidolie”: un phénomène psychologique qui renvoie à une image de ce que mon cerveau me fait voir à cause d’une certaine paresse ou habitude dans le traitement des données effectué par lui. Pense à la Méduse du Caravage sur le bouclier: son image est accompagnée d’un tas de créatures qui la coiffe au lieu de ses cheveux. Ou comment, à partir d’une certaine vitesse, les choses bougent de manière circulaire et ne donnent plus la possibilité de voir le mouvement, mais donnent à voir une autre réalité. Et bien sûr, il y a aussi le célèbre visage de Mars. Trois exemples différents de ‘pareidolia’: on voit des choses qui ne sont pas là.
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Ce phénomène est très vite compris par la conscience comme un faux, sinon on parlera d’une pathologie psychologique chez l’individu, mais dans le cas ou l’autre me projette des vérités sur l’autre, parle-t-on encore d’une pathologie?


